Édition du jeudi 24 mars 2016
Cars Macron : 148 lignes au bout de six mois
L’Arafer (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières) a publié en début de semaine son premier bilan sur « le marché libéralisé des services interurbains par autocar », c’est-à-dire les cars Macron.
L’analyse porte sur les troisième et quatrième trimestres 2015. Elle révèle qu’au 31 décembre 2015, soit six mois après la promulgation de la loi Macron, l’offre était déjà constituée de « 148 lignes proposant près de 350 départs quotidiens ». 136 villes sont desservies dans 69 départements. Ces lignes sont très décentralisées, puisque 11 % seulement des lignes commercialisées ont pour origine ou destination Paris. Néanmoins, les liaisons Lille-Paris et Lyon-Paris concentrent à elles seules un quart de la fréquentation.
770 400 passagers ont été transportés pendant cette période, selon l’Arafer – un chiffre étonnement éloigné de celui donné début mars par France stratégie pour la même période, qui évoquait « environ 1,5 million » de passagers (lire Maire info du 2 mars).
Pour illustrer la croissance rapide du réseau, l’Arafer rappelle quelques données : avant la loi, il existait déjà 36 lignes, puisque des liaisons interurbaines privées étaient autorisées dans le cadre de lignes internationales, par exemple Paris-Lille-Bruxelles. Du 8 août au 30 septembre 2015, « 37 nouvelles lignes ont été créées ». Fin décembre, le réseau « doublait » encore avec 75 lignes nouvelles pour arriver au chiffre de 148 lignes effectives. Il va falloir ajouter à ces chiffres les lignes de moins de 100 km qui, on le sait, font l’objet d’une procédure particulière : contrairement au lignes de plus de 100 km, qui sont totalement libres, celles de moins de 100 km peuvent faire l’objet d’une demande d’interdiction de la part des autorités organisatrices de transport. « Au 15 mars 2016, 120 déclarations de projets de liaisons de moins de 100 km ont été déposées auprès de l’Arafer. » 28 sont contestées par des autorités organisatrices. L’Arafer a pour l’instant rendu 4 avis (deux interdictions et deux autorisations, lire Maire info du 26 février) ; 24 dossiers sont donc encore en cours d’instruction.
Le secteur est pour l’instant en phase de consolidation, et selon l’Arafer, qui se base sur l’exemple allemand, où la libéralisation a eu lieu en 2012, il faudra au moins trois ans pour que le marché parvienne à un rythme de croisière. Pour l’instant, les données sont quelque peu faussées par la concurrence acharnée que se livrent les six opérateurs, qui cassent les prix pour attirer les clients : certaines liaisons sont offertes à des prix totalement déconnectés du coût réel du transport, avec des billets à 5, voire à un 1 € ! Résultat, les transporteurs perdent actuellement beaucoup d’argent, au regard des investissements consentis, en véhicules et en personnel, pour lancer le marché. Actuellement, a calculé l’Arafer, la recette moyenne par passager s’établit à « 3,2 € pour 100 km », ce qui n’est évidemment pas soutenable sur le long terme. Seuls les plus gros opérateurs, ceux qui ont une marge financière suffisante, pourront tenir à ce rythme, tandis que les plus faibles disparaitront probablement du marché, ce qui amènera une remontée des prix et donc des recettes pour les exploitants. C’est en tout cas le schéma qui s’est déroulé en Allemagne et en Grande-Bretagne, schéma que le vocabulaire économique appelle « la rationalisation » du marché.
Dernier aspect de l’étude de l’Arafer : les points d’arrêt. Ils sont aujourd’hui au nombre 186, dont « 32 % sont des gares routières ». L’autorité note à ce sujet : « La forte croissance observée des trafics et de l’offre de service, à la fois en nombre de lignes et en mouvements quotidiens, soulève l’enjeu de l’accès aux aménagements urbains et de leurs capacités à accueillir ces nouveaux flux de passagers et d’autocars. »
Télécharger l’étude de l’Arafer.
L’analyse porte sur les troisième et quatrième trimestres 2015. Elle révèle qu’au 31 décembre 2015, soit six mois après la promulgation de la loi Macron, l’offre était déjà constituée de « 148 lignes proposant près de 350 départs quotidiens ». 136 villes sont desservies dans 69 départements. Ces lignes sont très décentralisées, puisque 11 % seulement des lignes commercialisées ont pour origine ou destination Paris. Néanmoins, les liaisons Lille-Paris et Lyon-Paris concentrent à elles seules un quart de la fréquentation.
770 400 passagers ont été transportés pendant cette période, selon l’Arafer – un chiffre étonnement éloigné de celui donné début mars par France stratégie pour la même période, qui évoquait « environ 1,5 million » de passagers (lire Maire info du 2 mars).
Pour illustrer la croissance rapide du réseau, l’Arafer rappelle quelques données : avant la loi, il existait déjà 36 lignes, puisque des liaisons interurbaines privées étaient autorisées dans le cadre de lignes internationales, par exemple Paris-Lille-Bruxelles. Du 8 août au 30 septembre 2015, « 37 nouvelles lignes ont été créées ». Fin décembre, le réseau « doublait » encore avec 75 lignes nouvelles pour arriver au chiffre de 148 lignes effectives. Il va falloir ajouter à ces chiffres les lignes de moins de 100 km qui, on le sait, font l’objet d’une procédure particulière : contrairement au lignes de plus de 100 km, qui sont totalement libres, celles de moins de 100 km peuvent faire l’objet d’une demande d’interdiction de la part des autorités organisatrices de transport. « Au 15 mars 2016, 120 déclarations de projets de liaisons de moins de 100 km ont été déposées auprès de l’Arafer. » 28 sont contestées par des autorités organisatrices. L’Arafer a pour l’instant rendu 4 avis (deux interdictions et deux autorisations, lire Maire info du 26 février) ; 24 dossiers sont donc encore en cours d’instruction.
Le secteur est pour l’instant en phase de consolidation, et selon l’Arafer, qui se base sur l’exemple allemand, où la libéralisation a eu lieu en 2012, il faudra au moins trois ans pour que le marché parvienne à un rythme de croisière. Pour l’instant, les données sont quelque peu faussées par la concurrence acharnée que se livrent les six opérateurs, qui cassent les prix pour attirer les clients : certaines liaisons sont offertes à des prix totalement déconnectés du coût réel du transport, avec des billets à 5, voire à un 1 € ! Résultat, les transporteurs perdent actuellement beaucoup d’argent, au regard des investissements consentis, en véhicules et en personnel, pour lancer le marché. Actuellement, a calculé l’Arafer, la recette moyenne par passager s’établit à « 3,2 € pour 100 km », ce qui n’est évidemment pas soutenable sur le long terme. Seuls les plus gros opérateurs, ceux qui ont une marge financière suffisante, pourront tenir à ce rythme, tandis que les plus faibles disparaitront probablement du marché, ce qui amènera une remontée des prix et donc des recettes pour les exploitants. C’est en tout cas le schéma qui s’est déroulé en Allemagne et en Grande-Bretagne, schéma que le vocabulaire économique appelle « la rationalisation » du marché.
Dernier aspect de l’étude de l’Arafer : les points d’arrêt. Ils sont aujourd’hui au nombre 186, dont « 32 % sont des gares routières ». L’autorité note à ce sujet : « La forte croissance observée des trafics et de l’offre de service, à la fois en nombre de lignes et en mouvements quotidiens, soulève l’enjeu de l’accès aux aménagements urbains et de leurs capacités à accueillir ces nouveaux flux de passagers et d’autocars. »
F.L.
Télécharger l’étude de l’Arafer.
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